https://www.youtube.com/watch?v=qa0Z6g1XJkU&feature=related

Semaine spéciale, or not spéciale ? Difficile, c'est ce qui était certain. La fameuse Juilliard School avait organisé une espèce de semaine des arts, où tous les élèves doués des grandes écoles avaient été convoqué pour participer aux spectacles qui avait lieu tout au long de la semaine. Malheureusement pour elle, Alyson faisait partie de ces élèves-là. En fait, elle n'avait rien demandé à personne, c'est juste qu'avec sa mauvaise manie de venir jouer dans la salle de spectacle, on avait fini par l'entendre et puis ... Et puis voilà quoi. En plus, non seulement on la forçait à venir, mais on lui avait collé un morceau super chaud, tout ça histoire de les impressionner un peu. Bon, elle savait qu'elle pouvait y arriver, mais c'était un peu dur dur à apprendre quoi. Alyson avait eu trois mois au moins, et là, le jour J était arrivé. Il y avait beaucoup de gens de l'université qui était venu, les comédiens, les violonistes, danseurs, pianistes ... Beaucoup, beaucoup. Alyson, elle, était là en tant que pianiste, bien entendu. De toute façon, si ça avait été en danseur, elle aurait simulé s'être cassé la jambe, et puis voilà. Mais encore, si ce n'était que le déplacement qui l'avait fait chier ... Malheureusement pour elle, elle avait une amie comédienne qui était fort douée, et du coup, elle aussi s'était ramenée. Seulement, pendant longtemps elle ne lui avait fait pas parlé, et son regard noir elle lui avait jeté. Justine Cazal allait l'emmerder, son regard le lui avait certifié. Voilà, Alyson pouvait être poète maintenant XD. Bref. Elle avait vu que Justine aussi était de la partie, et bizarrement, elle ne semblait pas trop être de bonne humeur, ou du moins, pas prête à faire amie amie avec elle. Bah c'était pas de la faute d'Alyson si elle était partie hein ! Et donc, sur la route vers Juilliard, elle avait fait en sorte de ne pas être dans le même bus qu'elle, et Alyson veillait à ne pas la croiser dans les couloirs de l'école. Mais le soir de la représentation, elle avait bien peur que cela ne soit pas trop possible. Mais bon, qui ne tente rien n'a rien !
On lui avait fait mettre une robe rose avec des froufous de partout ( ha ha ) qu'elle aimait et ne supportait pas à la fois. Mais bon, de toute manière, elle n'avait pas le choix.
Alyson était vraiment contente de ce machin de contre-jour, qui empêchait de voir les spectateurs. C'était rassurant et en même temps angoissant, de ne pas voir tous ces gens. De toute façon, elle finissait toujours par se faire emporter par la musique, et ses doigts glissaient sur les touches comme s'il s'agissait du corps le plus velouté et désirable qu'elle connaissait, variant entre gamme diatonique et gamme chromatique. Elle était à la fois concentrée et en même temps, elle s'était envolée dans un monde lointain, qui n'appartenait qu'à elle. Quand enfin, elle achevait le morceau, elle sentit une bouffée de fierté emplir son coeur. Ouais, elle ne s'était pas trompée. La sensation était euphorisante. C'était pour ça, qu'elle aimait le piano. Pour ce plaisir inconditionnel qu'elle ressentait quand elle jouait. Et c'était beaucoup plus grisant quand il n'y avait pas de pression, na na na. Enfin. Elle salua le public, souriant sous les applaudissements, et parti dans les coulisses. A peine avait elle fait un pas à l'intérieur qu'elle se sentit brusquement accostée, et sursauta.

- Ju-Justine ! Calme !

Alyson reprit son souffle. Et tout d'un coup, l'"horreur" de la situation lui arriva en plein la figure ... Justine. Oh my Gode. Elle lui fit un sourire crispé.

- Ha ha, Justine ! Ca va bien ? Moi oui, excuse-moi euh ... Je dois partir, bye bye !

Mais c'était vraiment croire que Justine était née derrière le soleil ^^'.

Non mais elle me fuyait, ma parole. Il allait falloir que je la coince quelque part de force, apparement. J'aurais cru qu'Alyson Gauthier serait plus courageuse que ça. Mais non, semblait-il : Elle avait peur d'une «pauvre pouf blonde» comme moi. Avait-elle quelque chose à se reprocher ? Bon. Je dois avouer que je n'ai peut-être pas été très ... amicale, ces derniers temps. Les regards noirs que je lui ai jeté ne l'ont sans doute pas poussée à venir me voir ... Mais ce soir-là, je savais que je lui parlerais. Elle ne pourrait pas m'échapper, cette fois ! Et de toute façon, j'étais une as du pistage. Déformation ... professionnelle . Les meurtres, ça donnait un certain sens du camouflage ! J'avais bien remarqué son petit jeu : Elle voulait tellement être loin de moi qu'elle avait fait exprès de prendre un bus différent du mien !

Je jouais peut-être la dure, mais en fait, ça me faisait beaucoup de peine. J'avais réellement cru qu'Alyson était ma meilleure amie. Quand Kimi est partie, j'ai réalisé que j'avais beaucoup plus de points en commun avec la soeur de mon ennemi que je ne l'aurais cru. Et voilà qu'elle me laissait en plan comme une simple connaissance. Comme si mon départ ne lui avait rien fait ... Cependant, il ne fallait pas que je me laisse déconcentrer ! J'avais une prestation, ce soir-là. Julliard organisait un truc, je ne savais même pas comment ça s'appelait. Mais il y aurait beaucoup de monde, des chercheurs de talent, des metteurs en scène réputés ... Bref, un tas de gens intéressants. Si je me laissais aller à penser à autre chose qu'à mon personnage, je risquais de rater ma chance. Je passais avant Alyson, ce qui était une bonne nouvelle : Je pourrais l'attendre à la fin de sa performance et lui parler sans être pressée. Quand mon tour vint, je montai sur scène avec assurance, et laissai mes problèmes et mes pensées parasites s'envoler, du moins le temps de faire ce que je faisais de mieux : Jouer. La pièce était peu connue, mais mon rôle était très plaisant à faire. J'avais aimé pratiquer, j'aimais aussi présenter. En réalité, je préférais lorsqu'il y avait un public. Nous étions trois acteurs, 2 filles et un mec. Nous jouâmes notre scène à la perfection, et je sortis le coeur léger et heureux. Ça avait été superbe. Je poireautai un long moment dans les coulisses, me tenant hors de vue d'Aly pour qu'elle ne fuit pas en me voyant. Quand elle entra enfin sur scène, je me postai tout près de la sortie, pour l'intercepter quand elle sortirait. Je l'écoutai attentivement, surprise de son talent. Pourquoi ne l'avais-je jamais entendu jouer ? Étais-je une si mauvaise amie ? Ou peut-être n'avait-elle jamais juger que j'étais sa meilleure amie, alors elle n'a jamais cru bon de me faire entendre ce qu'elle savait faire ... mon coeur se serra. J'étais décidément bien bonne pour me faire de idées, apparement. Quand un tonnerre d'applaudissement retentit, je joignit les miens à ceux de la foule. Ça avait été très beau. Quand elle sortit finalement de scène, je lui attrapai un bras et la tirai avec moi vers un endroit moins fréquenté. Notre conversation n'avait pas besoin d'être entendue par un million de gens. Alors qu'elle me disait qu'elle allait partir, je la laissai faire quelques pas et lâchai, glaciale :

- Je crois que nous avons à parler. Mais si tu veux partir, vas-y. Après tout, tu as sûrement une meilleure amie qui t'attends.

Je baissai les yeux vers le sol, réellement triste. Je poursuivi, impitoyable :

- Et oui, je vais bien. Au fait, toi aussi tu m'as manqué ! Dis-donc, ton accueil me comble de joie ! C'est vraiment plaisant de voir que tu t'es ennuyée ... Comment va Eléa ?

Une larme roula sur ma joue. Allais-je encore me ramasser toute seule ? Certainement pas. Si Alyson ne voulait pas de mon amitié, un tas d'autres filles la voudraient. Je l'essuyai en vitesse et reprit, plus douce :

- Oui, je vais bien ... Mais pas toi, à ce qu'on dit. J'aurais dû appeler, j'en suis consciente. Mais je ne pouvais pas. Sauf que toi ... Tu ne m'as rien dit non plus. Tu m'as caché un tas de truc. Et quand je suis revenue, tu n'as pas eu besoin de moi, à ce que j'ai vu et entendu ...

Je me tu enfin, reprenant mon souffle et la laissant parler.

Alyson soupira. Elle adorait vraiment ce genre de discours, où la seule visée était de vous faire culpabiliser. Alyson, qui avait été plus " apeurée " qu'autre chose en songeant à sa rencontre avec Justine, commençait sérieusement à être agacée. Un rien l'agaçait celle-là de toute manière ...

- Au moins la mienne n'est pas partie, c'est déjà ça.

Alyson pouvait faire référence à Justine, tout comme à Kim. Elle savait que les deux blondes avaient été meilleures amies, donc puisque Justine semblait vouloir l'attaquer sur ce plan là, et bien soit.

- Beaucoup mieux que Kimi chérie.

Ah cette Kim ... Alyson ne l'aimait pas du tout. Pourtant, elle ne lui avait rien fait, mais à croire que savoir Brian avait invité cette fille à une fête plutôt qu'elle, cela l'avait légèrement - beaucoup - contrariée, encore plus de les voir aux bras l'un de l'autre à cette même fête. A cette fête où Brian l'avait quittée, à cause d'un malheureux quiproquo. Elle se mordit la joue en voyant une larme rouler le long de celle de Justine. Voir les gens pleurer, en particulier ceux qu'elle aimait, n'avait jamais plu à Alyson. En écoutant la suite, elle soupira en roulant les yeux.

- Excuse-moi de ne t'avoir rien dit, surtout après avoir constaté que tu avais tes propres problèmes et bien sûr, avec Kimberley. Désolée d'avoir eu la présence d'esprit en effet, d'avoir cru bon de ne pas t'en parler te causer encore plus de soucis.

Quand elle mentionnait Kimberley, Alyson faisait référence au fait que Justine lui avait toujours " montré " qu'elle préférait Kim. Quand elle lui parlait et qu'elle voyait Kim, Justine s'en allait pour aller parler à son " alter ego ". Et quand Kim et elle était ensemble, c'était limite si elle ne la voyait pas. Alors quand bien même Alyson l'avait considérée comme sa meilleure amie, Justine ne le lui avait pas vraiment montré, sauf quand elles étaient toutes les deux. Et bien sûr, c'était quand Kim était partie que Justine s'était rendue compte de la valeur qu'avait Alyson à ses yeux.

- Et puis, Eléa, je la connais depuis que je porte des couches, alors notre relation n'est évidemment pas la même.

Alyson décroisa ses bras et les posa sur ses hanches, puis arqua un sourcil. Alors comme ça Justine avait vu et entendu des choses à son sujet ? Et bien qu'elle parle.

- Ah ? Et pourrais-je savoir de quoi il s'agit ? Il faut dire aussi que ton attitude ne m'a pas trop motivée pour aller te parler.

[Seigneur -_- J'm'excuse pour l'absence -__-]

J'étais soufflée. Carrément. Vidée de toute énergie. Comme si je n'avais plus la force de me battre contre Alyson. Elle préférait la compagnie d'Eléa ? Et bien soit. Je repris, baissant les bras :

- Oui, vois-tu, toutes ces choses que tu ne m'as pas dite, je les ai appris par d'autres. Ton nouveau petit copain, par exemple ! Très mignon le mec. Mais j'aurais aimé que tu me le présente toi-même, au lieu de lui rentrer dedans dans un couloir et qu'il m'apprenne tout bonnement que vous étiez en couple et qu'il n'avait aucune idée de qui je pouvais bien être ! Ah oui, il y a aussi l'histoire de la fausse couche, qui m'a été racontée ... Un brin vexant d'entendre ça de la bouche d'un autre que toi.

Je baissai les yeux. Il n'y avait même plus de colère dans ma voix. J'étais juste ... brisée. Oui, j'étais redevenue moi-même. Mais même l'ancienne Justine avait besoin de ses amies !

- Je ne sais pas quoi te dire ! Je suis partie, et oui. Bon. Ça arrive ! Mais je pensais que je méritais un peu plus de considération. Non ? Je me suis trompée ? D'accord ! Mais j'aimerais comprendre où je n'ai pas compris notre amitié !

Je soupirai ... Et me tus. Je n'avais plus la force de continuer ma tirade. De toute façon, elle semblait s'en ficher ! Et avoir une dent contre Kimi, sans que je sache trop pourquoi ...