Is this the end of a frienship ? [PV Aly']

Le toit. Sans doute le lieu dans l'université qui avait le plus reçu Jarod Lloyd en dehors de ses salles de cours et de la la salle de spectacle. Mais alors qu'il était là habillé pour une fois de manière stricte avec l'uniforme de l'établissement, sans même un écart léger à cette tenue qu'il détestait pourtant, le jeune homme réfléchissait. Cela faisait deux semaines qu'il avait partagé un petit déjeuner avec Alyson. Jusque là, rien d'étrange en soi. Deux amis avaient parfaitement le droit de partager leur premier repas de la journée ensemble. Même si cela s'était fait suite au fait que chacun avait un peu percuté l'autre.
Cependant le problème n'était pas là. Mais alors vraiment pas. Il venait plutôt du fait de ce qui avait été dit entre eux durant ce repas. Et à une des vérités qui avait été énoncée pendant ce petit déjeuner, le concernant lui et indirectement elle. La jeune femme lui avait avoué que par le passé on lui avait dit de se méfier du musicien et lui avait demandé s'il soupçonnait pourquoi cet avertissement avait été fait. Jarod avait répondu qu'il en avait une idée. C'était que par le passé, le rocker avait été un membre de la Secte des émeraudes. Ce qui amena un mauvais souvenir à celle-ci. Une agression qui avait eut lieu. D'après les paroles d'Alyson, il l'avait aidé ensuite, mais elle doutait que cela soit une coïncidence. Puis celle-ci était partie vers ses cours.

Le vent soufflait ces derniers jours sur l'université, ce qui offrait à l'apprenti artiste une sensation de liberté nécessaire, et un calme aidant à la réflexion. Depuis ce jour là, il ne l'avait pas croisé, et il craignait maintenant que cette vérité dévoilée ne mette fin à leur amitié. Mais ne pouvant rester dans le doute, il lui avait envoyé un mail pour lui donner rendez-vous ici. Espérant ainsi pouvoir poser les choses et savoir à quoi s'en tenir.

Alyson courait. C'était certainement ce qui lui permettait de se défouler avec la boxe, mais la boxe, elle avait arrêté, parce qu'elle n'avait pas envie de devenir un mastodonte. Alyson avait courut pendant au moins trois heures, sans s'arrêter, repoussant continuellement ses limites. Elle avait fait mainte et mainte fois le tour de Manhattan. Ses jambes la tiraillaient, elle avait un gros point de côté, mais elle n'avait pas envie de s'arrêter. La vérité, c'était qu'elle était contrarié, alors elle essayait de calmer sa colère par la douleur ... Assez masochiste, il faut l'avouer xD. Tout aller pour le mieux avec Brian, ils roucoulaient comme deux inséparables ... Mais à part ça. Alyson parlait de moins en moins à Eléa, Justine avait encore disparut, James ne lui parlait plus et Jarod ... Et bien Jarod. Elle-même ne savait pas comment continuer la phrase. Qu'était devenue leur amitié ? Une simple chimère, un doucereux souvenir ... ? Alors qu'elle se posait ses questions, elle sentit son portable vibrer dans sa poche. Sans s'arrêter de courir, elle le sortit de sa poche et constata qu'elle venait de recevoir un mail de Jarod. Un rendez-vous ? Bah tiens. Elle soupira et remit son portable dans sa poche. Devait-elle y aller ou non ?
A l'heure du rendez-vous, Alyson arrivait à l'université. Elle leva la tête et vit l'ombre de ce qu'elle supposait être Jarod penchée sur la rambarde. Alyson n'avait pas encore décidé ce qu'elle devait faire, et préféra aller prendre une douche pour se mettre les idées au clair.
Au bout de vingt minutes, elle décida d'y aller. Elle avait mit un sweetshirt blanc ' I Love NY " ainsi qu'un slim blanc, lui aussi. Il faisait un peu frisquet ce jour-là.
Alors qu'elle montait les escaliers menant au toit, Alyson se demanda si Jarod était toujours là, ou bien s'il était parti, lassé de l'attendre. Pour se deculpabiliser, Alyson se dit que c'est lui qui avait eut envie de lui parler, et que de toute manière, si c'était vraiment important, et bah il serait encore là.
Et cela devait être important, puisqu'effectivement, elle le vit alors qu'elle poussait la lourde porte du toit. Elle mit ses mains dans ses poches en levant les yeux au ciel, regardant tout sauf Jarod.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

Le jeune homme attendait, et pour tromper le temps, essayait d'analyser les choses concernant son passé. Si l'on prenait en compte le fait qu'il avait fait partie de la Secte, cela expliquait certaines choses, comme ses réflexes, ou sa manière d'être toujours un peu sur ses gardes. Ces réactions de son corps qui étaient devenues vraiment comme instinctives, ancrées en lui au plus haut point.

A l'heure dite de rendez-vous, le musicien remarqua qu'une silhouette entrait dans le champ de l'université. Peut-être bien Alyson. Mais à cette distance, même avec une bonne vue, impossible de le dire. Ce ne fut qu'une vingtaine de minutes plus tard que la demoiselle arriva, et la manière dont elle parla installa une ambiance beaucoup plus glaciale que celle de ce vent matinal. Cela démarrait mal.

- Bonjour Alyson. Cela faisait un petit moment que l'on ne s'était pas vu.

La jeune femme ne semblait pas décidée à le regarder. Comme elle le souhaitait. Mais lui par contre l'avait parfaitement dans son champ de vision. Et il n'avait pas l'intention de se détourner.

- Je sais que ce que je t'ai dit la dernière fois avait de quoi choquer, et je suis navré des souvenirs qui sont remontés à la surface à cause de cela. Mais j'ai tout oublié de cette période là. Si on ne me l'avait pas dit, je n'en aurais rien su moi-même. C'est uniquement parce que tu m'as demandé si j'avais une idée sur la raison de ce conseil que Brian t'avait donné que j'ai répondu en étant franc. Toute cette guerre interne à l'université fait partie de mon passé. Un passé dont je n'ai plus aucune trace mémorielle.

Le musicien laissa un temps de silence.

- Cela ne changera rien à ce que tu as vécu, je le sais bien. Mais je t'ai toujours considéré comme une amie. Et je n'aimerais pas que cette vérité de mon passé change cela. Mais je ne peux pas décider pour toi de ce que tu vas faire. Et mon amnésie n'est pas une excuse aux faits que j'ai certainement commis. mais me laisserais tu une chance de te prouver qu'il n'y a pas de raison d'être aussi méfiante maintenant ?

Alyson l'écouta en silence, en faisant comme si elle n'avait rien entendu. Pourtant, elle savait très bien que faire la sourde oreille ne les mènerait nulle part. Alors, avec un soupir, elle finit par enfin accorder de l'attention à Jarod. Son regard reflétait parfaitement son tumulte intérieur, et le fait qu'elle ne savait pas du tout à quoi penser. Oui, Alyson était bel et bien perdue.

- En fait, je ne t'en veux pas vraiment. Pas à " toi ". Comment pourrais-je t'en vouloir alors que tu ne te rappelles de rien ? Pourtant, j'en veux à ce Jarod, qui se disait être mon ami. Là, tu parles comme si j'avais toujours été ton amie, etc etc. Mais ce Jarod ... A quoi il pensait ? Ce n'est pas à toi que j'en veux, mais à ton ancien " toi ". Parce que j'ai le sentiment d'avoir été trahie ... Je sais pas vraiment comment m'expliquer en fait, mais c'est à peu près ça. Ca me donne l'impression que je t'ai accordé plus de confiance que l'inverse. Je t'ai confié beaucoup de choses Jarod. Parce que tu étais mon ami ... Mais si ça se trouve, tu n'en avais rien à faire de moi. Je me rappelle que ce soir-là, sous sa cape, alors qu'il me plantait sa dague dans l'épaule, mon agresseur m'a bien fait comprendre que je devais rien répéter à personne, sinon et bien ... Couic. Alors si c'est bel et bien toi, ça voudrait dire que tout ce temps là, tu ne faisais que veiller que je respectais ma parole.

Alyson finit par s'approcher de Jarod, en se mettant à côté de lui, appuyant ses coudes contre la rambarde. Elle laissa divaguer son regard vers le sol, à observer les étudiants qui allaient et venaient, comme des petites fourmis.

- Et quitte à te parler, j'aurais préféré savoir la vérité depuis le début.

Le fait d'être perdu. C'était une chose que Jarod pouvait comprendre. Après tout, dans cette histoire presque folle, et avec le fait que lui ne se rappelait pas de ce passé, difficile de dire ce qu'il y avait dans sa tête à ce moment là. Le musicien essayait d'imaginer ses propres réactions et motivations en ayant que des données incomplètes. C'était vraiment ardu que de tenter cela, parce qu'il ne pouvait pas se rappeler tout ce qu'il avait eut en tête, et ce qui avait donc conduit à l'agression d'Alyson.

- Je comprends. Je me retrouve moi-même quelque fois dans des situations que je ne comprends pas parce que des personnes m'ont connu d'une certaine manière par le passé et que mon amnésie a changé ce que je connaissais d'eux. De ce que tu m'as confié avant ma tentative, je ne me rappelle rien. Ce sont des secrets qui sont je pense définitivement enterrés, perdu dans un coin de mon esprit que je ne retrouverais sans doute jamais.

La jeune femme se posa à coté de lui, et il garda encore un petit moment le silence, en profitant pour sortir son sachet de sucreries et en proposer une avant de reprendre.

- Je ne sais pas comment j'étais à l'époque. Mais en imaginant que ce soit moi sous la cape, tu as du me parler de ton agression au moment où je t'ai trouvé ensuite. De là, tu ne respectais déjà plus ta parole de ne rien dire, et j'aurais eut ma raison de te tuer. Alors comment se fait il que tu puisses me parler aujourd'hui ?