Des retrouvailles ou une nouvelle rencontre ? [PV L'amnésique de service]

Bon, il était vraiment rare de voir la jeune femme à la bibliothèque. Surtout lorsqu'il était tard. Elle n'était pas vraiment là pour des recherches. Non, elle était là car ça l'apaisait. Il y avait peu de monde, souvent personne même. La lumière était présente mais faible. Et elle était à l'abri de tous les intempéries. L'italienne prenait place sur le sol, contre une étagère ou s'allongeait sur une table comme ce soir là. Et elle réfléchissait. Mélia restait là pendant des heures, téléphone coupé et laissait son esprit vagabonder. Elle ne ressentait jamais de compassion, ni de pitié pour ses victimes. Mais pour les jumeaux...Cela avait été différent. Même si elle avait réussit à les tuer sans être vraiment triste, elle se disait que c'était injuste pour eux. Ils n'avaient pas eût le choix de vivre ou non. On avait décidé pour eux. Mais bon. C'était ça la vie des meurtriers. Et tuer, c'était son domaine. La seule chose pour laquelle elle était douée. L'italienne ne pouvait pas vraiment renier ce qu'elle était au plus profond d'elle même. Elle posa ses mains sur son ventre, ferma les yeux, percevant la pluie qui tombait dehors.

La bibliothèque. Le temple du savoir en tout genre. Et à dire vrai, maintenant qu'il était officiellement de retour dans la NYU, le jeune homme voulait comprendre comment un choc électrique pouvait faire perdre tout une partie de mémoire, c'est pourquoi il était resté presque une journée entière, en dehors de son cours de musique, la tête plongé dans les bouquins de psychologie et d'expériences sur le cerveau, jusqu'à en avoir mal au crâne. Lorsqu'il leva les yeux de ses bouquins, histoire de voir l'heure qu'il était, le rocker se rendit compte qu'il faisait nuit, et qu'il pleuvait à l'extérieur. Bon sang, sa lecture lui avait fait perdre toute notion du temps. Le jeune homme ferma le livre, le rangea, et après s'être étiré parce que ses muscles étaient endoloris d'avoir du rester dans une seul et même position pas très confortable pendant longtemps remarqua qu'une autre lumière était allumée. De dos, il reconnu un profil d'apparence féminine, et des cheveux longs. Bah, puisqu'il devait refaire sa vie, autant aller faire connaissance. Se rapprochant.

- Bonsoir, je peux m'assoir avec toi ?

En perçevant une voix, ou plutôt cette voix, elle se redressa légèrement. Le Jarod qui n'avait pas perdu sa mémoire n'aurait jamais demandé ça de cette façon là. Il n'aurait même pas poser la question de toute manière. L'italienne tourna légèrement la tête et l'observa un instant avant de lui répondre:

-Salut. Oui, si tu veux.

Mélia haussa les épaules avant de se pousser légèrement et de lui faire ainsi de la place. C'était étrange tout de même. C'était lui mais sans être vraiment lui. Enfin. La jeune femme avait envie de savoir comment était ce Jarod là. Mais rien qu'a son expression, il semblait plus gentil. Plus doux.

Jarod ne fit pas vraiment attention au redressement de Melia. En même temps, il ne savait pas qu'il l'avait connu jadis, et avec la réponse de celle-ci, il ne pouvait pas le deviner. Le rocker regarda la jeune femme. A première vue, elle était plus jeune que lui, comme 95 % de la population de cette université. Lorsqu'elle se poussa, le jeune homme se posa; et se présenta avec un sourire.

- Je m'appelle Jarod Lloyd.

Le regard de celle-ci sentait le mystère. Et son parfum était assez agréable. La jeune italienne semblait chercher quelque chose, mais lui n'avait aucune idée du quoi.

La jeune femme prit le temps de l'observer et son odorat, lui, prit le temps de détailler l'odeur du rockeur. Son corps était à nouveau parsemé de frissons. Une légère vague de chaleur l'envahissait. Sa respiration accélera de manière discrète. Ses soupçons venaient de se confirmer. Jarod lui faisait toujours cet effet si particulier. Elle soupira légèrement avant de lui sourire:

-Mélia Di Angelo.

L'italienne souhaitait savoir ce qu'il savait sur son passé avant de dire quoi que soit. Et elle voulait voir comment il était après sa perte de mémoire. Si il était toujours aussi dangereux et mystérieux ou si c'était une gentille et agréable personne. Après...Ellui en dirait peut-être un peu plus. Peut-être:

-C'est rare de voir d'autres personnes rester aussi tard.

Elle continuait de le fixer, sans aucune gêne.

Italienne donc. Melia... c'était un mot qu'il connaissait. Noir. Eh bien, pas très sympathiques les parents à la naissance de la jeune fille. Le rockeur avait déjà entendu mieux comme prénom et moins... sombre. Enfin, elle ne semblait pas vraiment dérangée par ça. Ange noir. Était-ce une description d'une réalité, ou bien un simple hasard ? Et puisqu'elle s'amusait à le fixer, il fit de même. Après tout ce n'était pas poli de ne pas répondre à un regard. Et puis la provocation était une chose qu'il connaissait.

- On dira que j'ai mes raisons de le faire.

Le musicien n'avait pas oublié ce que lui avait dit Arielle sur les membres de la Secte. Personne ne savait qui ils étaient. Lui l'avait su, mais avait tout oublié. Autrement dit, il était autant avancé que tous ceux qui ne faisaient pas parti de la secte.

- Ta remarque est vraie cependant. Il faut vraiment une bonne raison pour rester dans une bibliothèque aussi tard.

A présent, on pouvait dire que Mélia connaissait bien Jarod Lloyd. Et c'est pour cette raison qu'elle pouvait savoir qu'il devait sûrment réfléchir à la signification de son prénom et de son nom. L'ange noir...Elle se demandait si ses parents avaient eût un présentiment à sa naissance. Ou si ils avaient tout simplement trouvé cela joli. Enfin, cela n'avait aucune importance. En tout cas, il devait avoir gardé son côté provocation puisqu'il la fixait, lui aussi. L'italienne esquissa un petit sourire en remarquant cela:

-Le calme est une raison suffisante, je crois.

Puis elle se demanda ce qu'il pouvait bien faire içi. Après tout, il était amnésique et elle ne pensait pas qu'il se souvenait qu'il devait chercher quelque chose. Elle se dit que cela n'avait pas d'importance. Mais ce qu'elle trouvait drôle, c'était qu'Andrew était amnésique, comme Jarod. Or, ces deux là, ne s'aimaient pas vraiment. La jeune meurtrière esquissa un sourire:

-Je connais ton prénom. J'ai entendu parlé de toi et de ta mémoire.

Eh bien, en attendant de savoir si la jeune femme était ou pas un ange noir, ce qu'il pouvait déjà dire, c'est qu'elle ne manquait pas d'esprit de provocation, et qu'elle ne s'embarrassait pas du fait d'être directe. Mais bon, ce n'était pas pour lui déplaire. Sans parler du fait que le parfum de celle-ci était agréable.

- Peut-être, pour qui apprécie de se retrouver seul.

Ce qui était peut-être leur cas à tous les deux. Alors, autant voir ce qui se passerait dans la suite de cette discussion. Ainsi donc elle le connaissait ? Bon, sa présentation avait été un peu inutile alors. Enfin...

- J'ai l'impression que les nouvelles vont vite ici. Mais puisque tu en parle, c'est justement les mystères de la mémoire que j'essaie de percer ici.

La jeune femme soupira. Un tout petit soupir. De la mélancolie ? Peut-être un peu. Même si il avait un peu dépassé les bornes ces derniers temps, Jarod était un très bon ami. Et elle ne regrettait pas les moments qu'elle avait passé avec lui. Que se soit à écouter sa musique. Que se soit à parler de meurtre. Que se soit des moments intenses et physiques. Ou que se soit à débattre sur un sujet ou sur un autre. Mais maintenant, elle n'était plus qu'une inconnue et lui un amnésique. Finalement, il était resté le même. Mais en un peu moins sombre peut-être:

-Oui, peut-être.

Si les nouvelles allaient vite ? Elle avait envie de lui sortir "tu débarques ou quoi ?", mais finalement, elle se ravisa. Parce que c'était un peu le cas. Jarod essayait de comprendre mieux son "cas" ? Cela ne l'étonnait guère. Elle sourit:

-Tu devrais demander à Andrew Stewart, je ne sais pas si tu le connais. Il est amnésique depuis un bout de temps à présent. Et il connaît pas mal de choses sur le sujet.

L'italienne se demanda si il était prudent de rester aussi près de lui. Puisque son attirance pour lui était encore présente et ne demandait qu'a embrasser ses lèvres avec passion et l'étreindre. Ce qui était assez étrange puisque d'habitude, l'attirance était plus...Sauvage. Et là, un baiser et une étreinte lui suffisaient. Bien sûr, elle voulait plus. Elle voulait toujours plus. Peut-être qu'il lui avait juste manqué. Mélia décida de ne pas bouger pour ne pas éveiller des soupçons et parce qu'elle contrôlait la situation, qui était beaucoup plus facile puisque lui ne se souvenait de rien.

Le soupir fut peut-être léger, mais clairement perceptible pour lui. L'habitude sans doute. Après tout, il avait peut-être perdu sa mémoire, mais pas ses capacités. Le corps gardait ses réflexes lui. Alors rien ne lui échappait. D'ailleurs c'était étrange pour lui. Comme s'il était toujours sur ses gardes. il secoua la tête par la négative à la question.

- Non. Enfin, je l'ai peut-être connu, mais pour le moment, je ne sais pas qui j'ai connu ou pas. D'ailleurs, à propos de ça, on s'est connu ou pas par le passé ?

Après tout, mieux valait demander. Parce que sinon il aurait du mal à se situer dans tout ça. Et les gens n'avaient en théorie aucune raison de lui mentir. Surtout que Melia pouvait évoquer plus d'une chose sans parler des émeraudes.

Mélia esquissa un sourire. Un sourire franc et sincère qui ne cachait rien. C'était juste que la situation d'amnésique de Jarod la faisait beaucoup rire. Enfin, rire, tout est relatif...Mais ce qu'elle trouvait amusant, c'était qu'il ne se souvienne plus d'Andrew. Alors que pourtant, il ne l'aimait vraiment pas avant. Elle se demanda alors si il avait déjà "rencontré" Brian...

-Oui, tu l'as connu. D'ailleurs, vous ne vous entendiez pas à merveille.

Puis, lorsqu'il posa la question qu'elle attendait depuis le début, l'italienne haussa un sourcil. Pour la première fois, elle cessa de le fixer. Elle croisa les jambes, posa ses mains sur la table, se penchant légèrement en arrière. Son regard se posa sur le plafond, elle se décida enfin à répondre:

-A propos de ça, on s'est connu par le passé, le rockeur.

Eh bien. Manifestement il était tombé sur quelqu'un qui devait connaitre une partie de son passé. La question était de savoir à quel point c'était le cas. Mais bon, si elle répondait toujours de manière aussi franche, ça ne serait pas difficile à savoir.

- Si je ne m'entendais pas avec lui, peut-être n'est il pas judicieux de le voir de nouveau.

Non, en effet, il n'avait pas de nouveau rencontré Brian. Et d'un coté cela valait peut-être mieux. Parce que le Taylor lui n'avait rien du oublier, et lui porter une haine féroce. Par contre, lorsqu'elle lui répondit d'une certaine manière, cela orienta sa pensée.

- Pour que tu dises cela comme ça, puis-je supposer que cette rencontre ce soit fait dans un contexte musical ? Lors de cours donc ?

La jeune femme sourit. Le premier réflèxe d'Andrew serait évidemment de lui mettre son poing en pleine figure, même si ce dernier savait qu'il allait finir en plus mauvais état que lui:

-Andrew n'est pas rancunier. Il suffit de lui demander gentiment et avec politesse.

Un contexte musical ? Lors des cours ? Hum...Pas vraiment, non ! La jeune meurtière l'observa avant de pencher légèrement la tête en ariière et de rigoler légèrement:

-Non. On partage l'insomnie. On s'est rencontré sur le toit, tard dans la nuit, il pleuvait je crois.

Elle l'observa, sourit lorsqu'elle se rendit compte qu'il ne se souvenait pas. Cela devait être assez étrange tout de même. Toute sa vie, partie en fumer, jeter aux oubliettes...Enfin, cela permettait de partir sur de nouvelles bases. La preuve, à présent Jarod n'était plus un meurtrier actif. Cela lui donnait plus de travail, plus de victime et cela la rendait heureuse dans un sens. Cela lui permettait de bien se défouler.

Le jeune homme restait à observer celle qui était en face de lui. Si sa mémoire ne semblait pas faire de lien avec elle, son corps avait presque une envie irrépressible de se rapprocher. Le rocker ne savait pas vraiment ce que c'était que cette sensation, mais il savait une chose par contre : c'est que c'était la première fois qu'il ressentait cela envers quelqu'un. Ce n'était pas un sentiment. Juste une envie puissante et lancinante.

- Je verrais pour Andrew. Il est vrai que je dors souvent peu. Alors ce n'est pas vraiment étonnant.

Même s'il savait intérieurement que ne pas dormir la nuit comportait le risque de se faire voir par des membres de la secte des émeraudes. Enfin, à l'époque cela ne devait pas l'inquiéter, puisqu'il en avait fait partie. Mais il ne voulait plus penser à ça, et faisait comme s'il n'en savait rien, qu'Arielle ne l'avait pas averti de certains éléments de son passé.

- Et je crois que ce soir en est encore un parfait exemple. A croire que nous sommes destinés à faire connaissance lors des jours de pluie.

La jeune femme esquissa un petit sourire. Oh oui, l'envie était toujours présente malgré le fait qu'il n'était plus tout à fait le même. Mais maintenant qu'il ne se souvenait plus d'elle, c'était plus facile de résister. Doucement, elle s'écarta de lui. Mélia essaya de la jouer finement afin qu'il ne remarque rien et puisque le jeune homme ne faisait pas de réflexion, elle se dit qu'elle avait réussit. Ou qu'il ne préférait pas aborder le sujet:

-Peut-être. On était amis. Plutôt bons amis même, si tu veux le savoir.

Bon, ils étaient aussi un peu plus que ça...Mais là, c'était elle qui préférait éviter le sujet. Leur "relation" avait fait tellement de dégât qu'il valait mieux éviter tout ce qui la concernait. L'italienne se coucha sur le table, posa ses mains sur son ventre, observant ainsi mieux la pluie.

Cette sensation... était elle nouvelle ou bien son corps réagissait il à des choses que son esprit avait oublié ? Il n'en savait rien. Et préférait être prudent. Un proverbe disait, dans le doute abstiens toi. Eh bien le rebelle le mettait en application. Le fait qu'elle s'éloigne un peu passa pour lui sur le simple fait qu'elle se considérait peut-être trop proche alors qu'ils faisaient à peine de nouveau connaissance,et donc qu'il était un étranger, si on pouvait dire.

- Ravi de le savoir. Ce n'est pas simple d'essayer de reconstituer une partition dont on ignore les notes.

Une chose qui n'avait pas changé par contre, son habitude des métaphores musicales.

- J'espère que cette amitié pourra de nouveau se poser sur une partition, avec le temps.

La jeune femme releva doucement la tête, l'observa. Avant de laisser un rire claire et léger sortir de sa gorge. C'était étrange tout de même que certaine de ses habitudes soient restées malgré tout. Cela devait vraiment faire partie de lui alors ! La jeune italienne secoua la tête tout en gardant le sourire. Oui, elle immaginait bien que cela devait être dur de ne plus se souvenir de rien. Mais cela permettait d'éffacer ses erreurs et de commencer une nouvelle vie. Ce qui n'était pas plus mal, lorsque notre vie n'était pas des plus saintes...

-Je peux le comprendre. Mais ne t'en fais pas tu arriveras à reconstituer ta symphonie un jour.

Puis, il parla de la possibilité de redevenir amis. Elle ne savait pas trop. L'italienne ne voulait surtout pas qu'une nouvelle relation commence. L'amnésie de Jarod lui permettait à elle aussi de recommencer quelques parties de sa vie et d'éffacer quelques érreurs:

-Oui, pourquoi pas.

Jarod eut un léger sourire lorsqu'elle rigola. Manifestement cela devait faire un moment qu'elle n'avait pas entendu une des références qu'il faisait à l'univers musical.

- J'espère. Même si je crois que je ne saurais jamais toute la vérité sur ce passé. Enfin, je suppose que je peux tout de même avancer sans cela. C'est juste plus dérangeant lorsque tu rencontres des personnes qui te connaissaient jadis.

Le fait qu'elle soit plus ou moins d'accord pour renouer une amitié lui plaisait. Après tout s'il lui avait accordé sa confiance avant, il devait avoir ses raisons.

- C'est étonnant tout de même de croiser une jeune femme seule le soir, parce que l'on m'a rapidement rappelé le secret de cette université. Tu ne crains pas de tomber sur des membres de la Secte ?

Forcément, son oubli étant total, il avait aussi effacé le fait qu'elle en était membre.

Oui, il y aura certainement des choses qui resteront à jamais dans l'oublie le plus totale pour lui. Il ne se souviendrait que de ce que les personnes allaient lui raconter. Là par exemple, elle était libre de lui dire qu'ils n'avaient été que de simples amis et elle était également libre de lui dire qu'ils avaient été plus que ça...

-Oui, je veux bien croire que ça ne doit pas être pratique. Mais c'est déjà ça. Tu as peut-être oublié ton passé, mais tu peux toujours construire ton futur.

La jeune femme esquissa un sourire. Intérieurement, elle fut quand même un peu surprise de sa question. Le fait qu'il parle ainsi et qu'il tourne cette phrase de la manière là, elle trouvait ça vraiment...Inhabituel:

-Disons que je sais me défendre. Et comme je fais de l'insomnie, je ne compte pas rester enfermée dans ma chambre toute la nuit.

En effet, jamais il ne saurait de manière totale l'ancienne vérité. Mais c'était certainement mieux ainsi. Son passé l'avait conduit à vouloir se tuer. Finalement, on lui laissait une autre chance, alors autant la saisir, e éviter de trop penser au passé.

- C'est vrai. Certaines personnes diraient qu'oublier un an de sa vie, ce n'est pas grand chose. Par exemple on ne se rappelle pas de nos toutes premières années, et on ne s'en porte pas plus mal. Mais c'est juste que j'ai l'impression de devoir prendre un morceau en cours sans avoir entendu le début.

Jarod la regarda. Elle savait se défendre, qu'entendait elle par là ?? Sport de combat, self-défense, autre ? Pour sa part, lui connaissait bien les combats de rue, et c'était suffisant pour se défendre contre des agresseurs à l'arme blanche.

- Ça peut se comprendre, le fait de ne pas vouloir rester enfermé. Enfin, tu vas peut-être trouver ça machiste, mais tu devrais éviter d'être seule, tout ange noir que tu sois d'après ton nom de famille et ton prénom.

L'ancien Jarod, celui qui la connaissait vraiment aurait rigolé franchement à sa phrase. "je sais me défendre". Disons que c'était un peu plus compiqué que cela. 1, elle n'avait pas besoin de se défendre. 2, c'est le autres qui devaient avoir besoin d'une protection contre elle. 3- Elle était capable de faire beaucoup plus que de se défendre. Puis elle sourit à sa phrase:

-Ah oui, ça n'a vraiment pas l'air marrant, dit de cette façon là.

La jeune italienne sourit à nouveau à sa phrase. Il savait ce que voulait dire son nom et son prénom. Elle trouvait cela plutôt intéressant. Il avait la phrase là de manière à ne pas la vexer:

-Tu sais, c'est pas facile de se faire accompagner où on veut en plein milieu de la nuit.

Jarod eut un rire léger.

- J'admets. Je ne connais pas beaucoup de personnes qui seraient prêtes à rester éveiller la nuit. Surtout avec une menace comme celle de cette secte.

En effet, il n'avait pas eut de mal à le savoir. Jarod s'en servait peu, mais il connaissait plus d'une langue. Même en étudiait seulement la musique. C'était ça de faire le tour du monde.

- Enfin, pour ce soir ça ne sera pas un problème, ça ne me dérangera pas de raccompagner une amie en sureté.

S'il savait...

Son rire n'avait pas changé. Et la jeune femme pouvait presque distinguer l'intonation quasi maléfique qu'il prenait parfois lorsqu'il s'amusait avec ses victimes. Presque. C'était dingue n'empêche...Maintenant, il pouvait choisir sa façon de vivre. Devenir quelqu'un de bien ou retourner dans le mal. Trouver l'âme soeur ou changer de fille tous les soirs. Même si cela devait être frustrant de ne plus se souvenir de rien, elle l'enviait. La vie doit être plus facile lorsque l'on n'est pas un meurtrier. L'italienne se demandait si le gène de sa famille serait toujours présent si elle devenait amnésique. Elle garda l'hypothèse dans sa tête et irait se renseigner auprès d'Andrew:

-Tous des peureux. déclara t'elle avec un ton blasé.

Elle ne comprenait pas cette peur de sortir la nuit. Après tout, si la secte avait décidé qu'elles seraient ses victimes, il n'y avait pas à faire quoi que se soit. C'était fichue pour eux. La jeune femme esquissa un sourire:

-Dis moi tout ce que tu as réussit à savoir sur toi.

- La peur est le plus efficace des moyens pour s'assurer l'obéissance de quelqu'un.

La phrase pouvait surprendre, mais Jarod s'expliqua.

- C'est une menace de mort qui pèse sur nous avec tous ça, puisque cette secte n'hésite pas à tuer. Et s'il y a une chose qui est toujours gravé dans l'être humain, c'est l'instinct de survie. Une personne qui est dominée par la peur fera tout si cela lui permet de rester en vie.

Puis elle lui demanda ce dont il avait ouït sur son passé.

- Manifestement, j'ai eut une espèce d'année en trois phases. Tout allait bien, jusqu'à un moment où ma rupture avec une certaine Justine m'a fait sombrer. De là, j'ai cherché à me venger, et à entrainer le maximum de monde avec moi. Finalement, on m'a fait prendre conscience de mes actes, et j'ai fait ma tentative de suicide, avec les conséquences qu'on lui connait.

L'instinct de survie. Encore une chose qu'elle trouvait vraiment idiote. Ils allaient tous mourir un jour de toute façon. Certes, c'était plus embêtant de terminer sa vie lorsqu'on est jeune. Mais si on profite de la vie chaque minutes de chaque jours, pourquoi avoir peur de mourir ? Bon, en même temps, la jeune italienne n'avait pas de quoi avoir peur...Elle faisait partie de la secte et on ne pouvait pas dire qu'elle ne savait pas se défendre. La jeune femme sourit:

-Il suffit de savoir la dominer.

Elle écouta avec attention ce qu'il disait, expliquant ce qu'il savait de sa vie oubliée. Elle fut légèrement surprise par la tentative de suicide. Ce n'était pas le genre de Jarod, pourtant...C'était étrange cette histoire:

-Justine...Disons qu'elle n'est pas la seule fille à t'avoir fait sombrer.

L'italienne se redressa et demanda franchement:

-Tu ressens quelque chose lorsque tu es près de moi ?