Des retrouvailles ou une nouvelle rencontre ? [PV L'amnésique de service]

- Je suis d'accord avec toi sur ce point. La peur, c'est la mort assurée. Elle paralyse les gens, les empêchent de réagir et les condamne donc par sa simple présence.

Lui-même aimait à prendre des risques, à se faire peur. A ressentir l'adrénaline dans son corps. Lorsqu'elle évoqua le fait que Justine n'était pas la seule à l'avoir fait sombrer, le rocker la regarda. Que voulait elle dire par là ? Que savait elle de son passé ? La question suivante le surprit encore plus, même s'il ne le montra pas. Comment avait elle put le supposer ? Le musicien répondit pourtant franchement.

- En effet. J'ai envie d'être encore plus près. De t'embrasser, voir plus que ça. Mais ça n'a rien à voir avec un sentiment. Juste du désir.

Ce qui, il fallait l'avouer. N'avait rien de très sain. Bien au contraire. Avait elle participé dans une quelconque proportion à sa chute ?

La jeune femme sourit tout en haussant un sourcille. Bon, cela n'arrangeait pas les choses parce qu'à présent, son envie de lui "sauter dessus" reprenait de l'ampleur et ça, ce n'était pas bon. Ni pour lui, ni pour elle. Mais elle trouvait cela amusant. Malgré son état d'amnésique, il ressentait toujours cette attirance. Amusant et étrange. Mélia soupira:

-Nous étions amis mais pas que. Très vite, nous avons découvert que nous étions très attirés l'un par l'autre. Il ne s'agissait pas de sentiment, rien de tout cela. Juste...Attirés comme des aimants. Toi, tu avais Justine, moi j'avais Chuck. Nous nous entraînions souvent pour résister de plus en plus souvent à cette tentation. Mais ça a dérapé avec Justine. A cause de son ex. Je suis venue te consoler. Mais, tu n'avais plus aucune raison de ne pas céder à la tentation. Alors tu as commencer à m'embrasser, nous entraînant ainsi dans une spirale infernale. C'est ainsi qu'on est devenu amant. C'était vraiment impressionnant ce plaisir. Mais il avait des côtés négatifs.

L'italienne reprit son souffle. Elle disait tout cela comme si ça c'était passé la veille:

-Justine faisait de toi un homme vraiment gentil. En te laissant tomber, elle t'a détruit. Et si elle, elle faisait ressortir ton meilleur profil, moi...Je faisais ressortir le plus mauvais.

Jarod devait lui reconnaitre une chose. La jeune femme était franche. Et le fait qu'il ait été attiré ne l'étonnait pas vraiment. Après tout, le rocker ne pouvait pas nier que Melia était une belle femme. On sentait dans ses paroles qu'elle se rappelait des évènements tout en les citant. Ainsi donc ils avaient été amants. En effet, sa vie n'avait pas été que positive.

- Un ange noir. Je vois. Merci de ta franchise. J'avoue que je n'aurais pas forcément imaginé ça.

Mais au moins comprenait il cette attirance, même s'il parvenait à la maitriser. Seulement, il ne voyait pas comment réagir maintenant qu'il savait ça.

- J'imagine que c'était une manière d'occuper nos insomnies.

La jeune femme l'observa. Elle ne savait pas comment il allait réagir. Il répéta la signification de son nom, ce qui la fit sourire. Ange noir ou, comme les italiens le traduisaient l'ange de l'obscurité. En Italie, dès qu'on entendait son nom, les personnes la craignaient. Elle n'avait jamais été embêté par qui que se soit grâce à ça. Mais les parents ne laissaient jamais leurs enfants s'approcher d'elle. Ce qu'elle avait trouvé plutôt amusant. Elle rigola légèrement:

-En même temps, un truc pareil, ça s'imagine pas vraiment. Et pour la franchise, disons que je ne suis pas du genre à prendre des pincettes. Puis,
c'est plus facile pour toi de reconstituer ton passé, ainsi.

La jeune femme esquissa un sourire. Le jeune homme se sentait-il gêné par cette révélation ?

-Tu imagines bien.

Le rocker n'était pas vraiment gêné par la révélation. Après tout, ce n'était pas comme si son passé avait été parfait. Pendant très longtemps il avait eut que des relations très courtes, changeant de petite amie comme on le ferait avec des vêtements, en étant infidèle et il s'en moquait car ne restait jamais au même endroit. Alors qu'il en ai embrassé plus d'une pendant qu'il était ici en soi n'avait rien de surprenant.

- Je m'en rends compte, mais la franchise est une chose qui me plait chez les gens. Quant à ce que ça implique en ce qui nous concerne maintenant, je n'en sais rien. Encore s'il y avait eut des sentiments, peut-être que cela aurait put évoluer vers une relation de couple, mais on sait que ce n'est pas ça. Que l'on cherche juste à prendre du plaisir avec l'autre, ce qui pour moi actuellement ne me conduit à aucune complication, mais toi il y a le dénommé Chuck dans l'équation.

Lui non plus n'avait pas perdu son coté franc et direct. Après tout si elle l'était de son coté, ça aurait été de l'irrespect de ne pas l'être du sien.

La jeune femme esquissa un autre sourire. Il aiamait toujours les mêmes choses apperemment. La franchise, Jarod l'avait toujours aimé. Et même en étant amnésique, cela n'avait pas changé. Non, il n'y avait jamais eût de sentiment. Ils étaient bons amis mais rien d'autre. L'italienne observa le plafond, là où la pluie glissait sur le toit en verre tout en soupirant:

-Aucune complication ? Tu es sûr de ça ? Je ne crois pas que tu es conscience de l'attirance que nous avons...Si nous commençons à nous séduire et à nous faire plaisir l'un à l'autre, il sera presque impossible de nous arrêter. Je te l'ai dit, c'est une spirale infernale. Et pour Chuck...

Elle soupira à nouveau. C'était vraiment compliqué tout cela:

-Disons que je ne sais pas si il y a toujours un Chuck. Peut-être que tu avais raison et que je ne suis pas faite pour être en couple et pour être fidèle.

Peut-être fallait il qu'il clarifie ses pensées. Aucune complication actuelle. Parce que lui n'était pas en couple.

- J'en ai une certaine idée, puisque c'est une chose que je n'ai manifestement pas totalement oublié, mais le fait de mon amnésie et le résumé que l'on m'a fait me conduit à savoir que je suis célibataire. Mais tu as raison d'un autre coté, si nous ne savions déjà pas éviter ce problème, mieux vaut peut-être ne pas recommencer.

Il ne sut pas vraiment quoi répondre à la seconde remarque.

- Je dirais que les mœurs font que les pratiques sexuelles changent.

La jeune femme esquissa un sourire. Les moeurs. Et bien, drôle d'explication. Non, la jeune femme avait dû se tromper. Elle n'avait pas été assez amoureuse pour pouvoir être fidèle. Certes, elle avait ressentie quelque chose pour Chuck et quelque chose d'assez fort même. Mais pas le véritable amour, celui qui pouvait tout vaincre. D'ailleurs, elle ignorait si ce dernier éxistait ou non. Mais Chuck, n'avait plus confiance en elle. Ce qui était normal, bien sûr. Alors il lui téléphonait toutes les heures pour savoir où elle était et ce qu'elle faisait. Il lui piquait une crise dès qu'il la voyait parler avec un autre garçon. Tout cela devenait beaucoup trop compliqué et beaucoup trop fatiguant. Alors elle était entrain d'abandonner. Parce que lorsque nous sommes jeunes, rien ne devrait être compliqué:

-Être de nouveau amis serait dangereux. Dangereux mais pas impossible.

- Le tout est toujours une histoire de contrôle. Cela sera peut-être plus facile maintenant que par le passé. Enfin, je ne sais plus ce que cela donnait, mais le fait qu'il y ait une certaine distance entre nous due à mon amnésie nous permet de nous maitriser. la preuve est qu'actuellement nous discutons sans nous jeter l'un sur l'autre malgré ce' que nous ressentons.

Certaines choses ne changeaient pas, c'était le cas de l'esprit d'analyse de Jarod et de son intelligence, qu'elle avait remarqué dès le départ, ainsi que...

- Et je suis prêt à tenter le défi.

... son goût du risque et des défis.

La jeune femme l'observa avant de laisser un rire sortir de sa gorge. Un rire clair et agréable. Alors que Jarod l'observait avec incompréhension, l'italienne secoua la tête tout en éssayant de redevenir calme. Son rire finit par se transformer en sourire et son regard émeraude se plongea dans celui du l'amnésique:

-Le controle... Quand tu es amnésique toi, tu fais pas semblant...

Mélia se contenta d'hausser les épaules:

-A ta guise. Mais réfléchis bien à ça lorsque tu auras quelque chose à perdre.

La jeune femme observa le plafond, il faisait nuit, une nuit très profonde. Il pleuvait toujours. Comme la nuit où ils avaient cédé pour la première fois. Elle esquissa un sourire avant de secouer la tête.

Jarod ne comprit pas pourquoi elle s'était mit à rire. Après tout, il ne faisait qu'énoncer ce qu'il pensait. En l'occurrence, le rocker ne doutait pas, puisque ces sensations étaient restées malgré son amnésie, que dans le temps cela avait été beaucoup plus fort. Et maintenant que le rebelle prenait le temps de bien observer son vis-à-vis, de l'analyser, le musicien sentait qu'il y avait quelque chose de sauvage, brusque et primaire qui se dégageait d'elle. Le genre de perception qui aurait conduit tout le monde à être sur ses gardes. Mais pour une raison ou une autre, il n'en était pas inquiété.

- Je doute fort que l'on puisse vraiment faire semblant d'être amnésique, des détails viendraient forcément trahir le fait que la connaissance n'a pas disparu. Et il se peut effectivement qu'il y ait des conséquences plus tard. Mais toute vie contient sa part de risques. après c'est à voir si l'on a assez de cran pour les affronter, ou bien si l'on préfère resté en bas de l'obstacle.

Le guitariste restait calme et son ton de voix très posé. Il ne faisait que décrire les choses.

- Hors les loups ne reculent face au danger. Qu'il soit seul ou en groupe, il l'affronte, et c'est comme cela que je me vois. J'ai perdu la mémoire, non les moyens d'affronter ce qui m'arrivera, pour ça il faut juste du cran.

La jeune italienne l'observa un instant avant de sourire. En tous cas son amnésie n'avait rien enlevé à son charme. Il était toujours aussi séduisant. Puis elle déclara:

-C'était de l'humour. Je sais très bien que tu es véritablement amnésique.

Oh oui, ça se voyait. Déjà, s'il se souvenait de tout, ils seraient certainement allongés sur cette table entrain de...Bref, pas besoin de faire un dessin, c'est suffisamment compréhensible...Et puis, il était moins machiavélique qu'avant. Comme si, en devenant amnésique, il avait enfermé son démon dans une cage dorée:

-Tu n'as pas changé tant que ça en tous cas...

La jeune femme haussa les épaules. C'était à lui de voir:

-Mais quand tu auras quelqu'un à perdre, réfléchis. Je ne veux pas que tu perdes quelque chose qui t'es cher alors que tu aurais pu l'éviter.

C'était vraiment une situation étrange pour Jarod. Il ne pouvait pas s'empêcher de ressentir ces sensations qui parcouraient son corps, et pourtant parvenait à se maitriser et rester maitre de lui-même. Si Melia le mettait en garde, c'était certainement pour lui plus que pour elle. Après tout elle avait avoué être en partie responsable de son ancienne décadence, en faisant ressortir son coté le plus mauvais.

- Je prends tout de même le conseil en note. Et je suppose que tu es mieux placée que moi pour évaluer la dangerosité de la situation, puisque tu en as parfaitement le souvenir, contrairement à moi.

Par contre sa curiosité était tout de même présente. C'était vraiment étrange de sentir cela, sans pouvoir se l'expliquer.

- A t-on su ce qui provoquait cette sorte de résonance en nous, les causes explicatives de cette... attraction ?

L'italienne esquissa un sourire. Elle se redressa et posa ses deux mains sur la tables de façon à ne pas tomber. Son visage se tourna vers celui de son compagnon. Ce visage, elle le connaissait par coeur. Elle avait tenté d'y resister tant de fois. Et il y a eu des fois où la volonté n'avait plus lieu d'être. Ou la raison était littéralement écrasée par l'envie et que, prendant un temps, elle ne pouvait que se contenter du silence. Alors, oui, elle avait déjà embrassé ses lèvres. Oui, sa langue avait déjà parcourut son cou. Oui, sa main s'était déjà glissé sous son tee-shirt. Oui, elle avait déjà rencontré ce corps, sans qu'il n'y ait aucune barrière vestimentaire. Et même si tout ceci était éxactement pareil qu'avant...Quelque chose avait changé. Son regard sans doute. Il se faisait plus doux. Moins meurtrier, moins froid. La jeune femme secoua légèrement la tête. Il vallait mieux pour elle, ainsi que pour lui que ses souvenirs ne remontent pas à la surface. Sinon, elle ne metterait pas longtemps à céder.

-Je ne sais pas si tu penses toujours la même chose. Mais nous disions tous les deux que chaque être humain possède ses bons et ses mauvais côtés. Je ne sais pas pourquoi, mais il s'emblerait que nous attirions le côté mauvais de l'autre. Le côté débauche, le côté luxure. Dès que l'on sait parlé, nous nous sommes rendu compte de cette attirance. Et nous avons décidé d'y résister. Mais bien sûr, "l'enfer de la luxure" nous a rattrapé bien vite.

Difficile d'imaginer ce que cela avait put-être sans en avoir un parfait souvenir. Cette relation avait à la fois été dangereuse pour eux, mais leur avait apporté des choses qu'ils n'avaient pas connus par ailleurs. Cependant, ce point de vue qu'elle avait énoncé était vrai.

- L'humain à toujours ces deux parties en lui. Rien n'est tout blanc ou tout noir, c'est confus. L'Homme est capable du pire comme du meilleur. Cela dépend des situations et de son caractère.

Alors c'était une chose qui ne changerait sans doute pas. Même lui qui à l'heure actuelle restait calme pouvait par exemple faire preuve de violence. Peut-être pas au point de tomber de nouveau dans ce qui avait été son "coté noir" que Melia avait bien connu, mais pour défendre une cause qui lui tenait à cœur, il aurait été capable de se défendre sans retenue. Par contre l'intonation de "l'enfer de la luxure" lui fit penser que ce n'était pas une expression innocente.

- Cette phrase a t-elle une signification particulière ? L'enfer de la luxure ?